Ce dimanche 29 mars, les électeurs leersois -qui se sont déplacés- ont donné majorité de leurs voix à l'extrémisme. Si ce résultat local ne se répercute finalement pas sur le canton, il doit faire réagir ceux qui aimant Leers ne la reconnaissent pas dans ce choix radical, inefficace et dangereux.
Inefficace, car les solutions économiques passéistes évoquées sont inadaptées au monde actuel. Dangereux, car le discours identitaire avancé ne peut que tendre et dégrader le climat entre des composantes forcément diverses de la population.
Mais la réaction d'émotion ne suffit pas,
il faut agir en profondeur.
Pour ce faire, entendons bien le message de dimanche. L'abstention, ou le vote extrême, témoignent que le ras-le-bol se transforme en fronde.
- celle d'une "classe moyenne" engluée dans ses difficultés (emploi, sécurité...) ;
- celle de ménages ou retraités isolés qui peinent à boucler leurs fin de mois ou à aider leurs enfants;
- celle enfin du sentiment de délaissement et de l'inaction des pouvoirs publics.
Pour tenter de canaliser ce fleuve tempétueux de la fronde, il faut une remise en cause de l'action politique et publique. Sortir des politiques politiciennes spéculatives pour mieux proposer des réponses concrètes aux leersois.
Cela commence par affirmer clairement son point de vue. Non, les discours xénophobes ou racistes ne peuvent être tolérés. Il faut systématiquement rappeler qu'ils sont pénalement interdits parce qu'ils contreviennent aux fondamentaux de notre république. Oui, en démocratie, savoir ce que l'on veut permet aussi de mieux écouter les autres. C'est alors que travail collectif devient possible dans la complémentarité des idées républicaines.
Cela se poursuit par une attention constante sur chaque dossier municipal pour apporter des réponses de fond au lieu de mesures d'apparat. C'est le levier de l'efficacité, du sérieux et de la confiance.
Cela passera surtout par une implication constante auprès des leersois.
S'impliquer par l'écoute attentive, respectueuse et permanente des associations, des commerçants ou artisans et bien sûr des citoyens qui connaissent mieux que quiconque les solutions qui les concernent directement;
S'impliquer dans la facilitation concrète de leur quotidien.
Bref, dans l'intention comme dans les actes:
il faut dépasser en humanité les volontés de division;
en efficacité les solutions simplificatrices.
C'est à la fois simple mais complexe, peu mais beaucoup! Pourtant l'accumulation de petites pierres donnent le poids d'un rocher et comme Emmanuel Mounier aimait à le rappeler,
"un rocher bien placé peut dévier le cours d'un fleuve".
