mardi 21 février 2017

2017: Année charnière pour les finances de Leers

Dégradation de l'autofinancement, coût de fonctionnement du Centre Petite Enfance et d'une police intercommunale, conséquences sur les impôts locaux, élections nationales et portées locales...
 
2017 sera à n'en pas douter une année charnière pour les finances de Leers. Les initiatives doivent s'accélérer pour amorcer le virage dans les conditions suffisantes.
 
Retrouvez-ci-dessous dans mon intervention pour "Unis pour Leers"; les détails chiffrés de notre analyse de la situation et des pistes à creuser pour remplir l'objectif prioritaire: maîtriser les dépenses de fonctionnement.
 
C'est à cette condition que nous pourrons pérenniser les services de proximité sans augmenter la pression fiscale.
 
Mathieu Johnston
 
Débat d'Orientation Budgétaire - CM du 16 février 2017
 
"Le débat d'orientation budgétaire réclame de cerner l'existant pour mieux discuter de l'avenir. Commençons donc par dresser l’état des lieux.

Du côté de l’épargne de la Ville. Elle était de 3 741 138 € en 2014. Elle est estimée à 926 785 € pour la clôture 2016 !

Le CPE est passé par là. L’initiative était légitime, le recours à l’épargne confortable justifié, mais : à défaut de partenaire d’investissement conséquent, et je pense là à la majorité départementale qui nous a laissé en chemin, devait-on atteindre cette échelle ?


Certes les ventes en cours viendront ajuster le tir mais leur fruit sera vite absorbé par les nécessités d’entretien ou de mise en accessibilité. Vous savez comme moi que cette dernière a engagé la ville pour 1 220 000 € sur 6 ans.

 Non, puisqu’il s’agit de trajectoire budgétaire à construire plus que d’épisodes à traverser, c’est du côté du fonctionnement courant qu’il faut s’attarder. C’est de lui que résulte notre capacité annuelle d’autofinancement ; c’est elle qui rendra notre action stable et pérenne et consolidera nos orientations.

Or, notre résultat annuel de fonctionnement est passé de 730 921€ au début du mandat à 174 953€ aujourd’hui ! Vous me direz, il y a décalage du paiement de la Caisse d’Allocation Familiale ? Je vous l’accorde, mais

même en ajoutant le manque à gagner 2016 à percevoir en 2017, notre capacité annuelle d’autofinancement baisserait de 31%.
 
Vous me direz, nous subissons le désengagement de l’Etat ! C’est oublier qu’une dépense publique à 56,5% et une dette publique à 98% du PIB rendent nécessaire l’assainissement budgétaire. Déjà, les taux d’intérêts appliqués aux emprunts nationaux remontent à l’idée d’une élection présidentielle qui renierait les objectifs d’équilibre. De gré, ou contraint par ses débiteurs, la question n’est donc pas de savoir si les économies se prolongeront mais d’en fixer un rythme acceptable pour préserver le modèle social. Dans ce contexte général, la responsabilité est de dire que les collectivités seront concernées, il me semble risqué d’envisager un réabonnement significatif des dotations. Rien ne sert de le regretter, il faut s’y préparer structurellement. Or, si Leers continue de rogner sa capacité d’autofinancement annuelle, celle de l’ensemble des collectivités a augmenté de 9,37%, en 2016. C’est qu’il y a des pistes à creuser.

Que faire donc ?

Prioritairement et fondamentalement : agir sur les dépenses de fonctionnement. J’ai déjà ici donné des pistes d’une réforme structurelle à entreprendre. Sur le volet extérieur, en misant sur le partenariat, la mutualisation ; l’année dernière j’avais d’ailleurs indiqué que l’ampleur du chantier nous inviterait à réfléchir aux piliers de l’identité locale à préserver. Mais également sur le volet intérieur, par davantage de décloisonnement, de hiérarchie dans les priorités ou le renforcement de procédures pour mieux contrôler les achats quotidiens.

Des choses sont faites, on l’entend encore ce soir, mais il faut accélérer significativement la cadence ! Soyons claire, il ne s’agit pas par-là de démanteler les services de proximité. Au contraire. C’est en s’efforçant à le rendre plus efficient, plus réactif, que nous garantirons sa pérennité. Sinon, d’aucuns se chargeront d’en proposer le scalpe à grands coups de rabots ou d’autres d’avancer des solutions stigmatisantes qui ne correspondent en rien à l’histoire récente de Leers… Et la fraternité perdra alors contre l’individualisme.

Finalement, à défaut d’assainissement des dépenses suffisant, resterait les recettes. Nous avons vu les perspectives des financeurs, une telle option signifie se résoudre à l’augmentation des impôts locaux. Les Leersois ne sont pas épargnés par les difficultés, nombreux sont ceux déjà saturés, vous l’éprouvez mieux que quiconque, leurs équilibres sont précaires. Pour Unis pour Leers, on ne saurait donc s’exonérer d’une règle claire en la matière : pas d’augmentation de la pression fiscale globale.
Or quelle sera l’échelle de l’augmentation locale ? Pas de trace dans le document. Le tableau consacré aux recettes fiscales évoque même la projection d’une baisse en 2017 alors la page X lie leur augmentation probable à l’avènement d’une police municipale intercommunale. Celle-ci ayant déjà été actée pour l’été, vous comprendrez bien que la lisibilité des travaux aurait gagnée à une projection des chiffres induits, même à dégrossir.

La politique fiscale fait après tout partie des orientations budgétaires." 


Dans la Presse:
http://www.nordeclair.fr/37482/article/2017-02-17/les-habitants-n-echapperont-pas-une-hausse-de-leurs-impots

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