2 septembre 2014: Commémoration de la libération de Leers entre émotion et raison

Ce mardi s'est tenue la commémoration pour les 70ème anniversaire de la libération de Leers.

En écoutant les chiffres des leersoises et leersois mobilisés, détenus, tombés pour la France et grâce à qui nous devons la paix d'aujourdh'hui,

... en constatant le public nombreux venu assister au défilé puis à la levée des couleurs,

... en rattachant l'histoire collective aux anecdotes familiales,

... en voyant réunis protagonistes et nouvelles générations,
... la manifestation était immanquablement marquée sous le signe de l'émotion!

 

Mais c'est aussi l'occasion de jouer de raison. Il y avait là en effet une des dernières opportunités pour se souvenir concrètement, c'est à dire avec témoignage direct, de ces faits. Or, il est un devoir collectif du plus haut intérêt général de ne pas les oublier. De se rappeler qu'au delà de la seule déclamation du "plus jamais çà" -qui n'avait malheureusement su empêcher la récidive- il faut porter un soin permanent et constant au savoir vivre ensemble.
 

Si le Général de Gaulle -qui donne son nom au nouveau square inauguré à l'occasion- et bien d'autres dans son sillage, ont démontré qu'il faut savoir dire non et résister lorsque l'ombre d'un totalitarisme, privatif et inhumain menace, il faut avant cela savoir se prémunir des germes de cette ombre que sont le mal-être économique ou social et la défiance culpabilisatrice de l'autre.

 

Les deux guerres du XXème siècle ont cruellement opposer et saigner des nations entières bien après cependant qu'Ernest Renan nous aît appris:

 

"L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation".

 

Dans cette vision, il s'agit de trouver la complémentarité collective dans la différence. Cela ne serait se faire dans le rejet et le repli pas plus que dans la réduction et le simplisme mais grâce au dialogue et aux vertus avec lesquelles il se doit d'être mener: persévérance, patience, prudence. Aussi, complexe soit-il, c'est tout le sens du projet européen pour se préserver du pire et avancer vers le meilleur.
 

A bien y regarder, et au-delà de cet exemple précis, ce doit être le sens de toute action collective qui s'envisage solide, constructive et durable.